Structurer une flotte fragmentée : un enjeu logistique majeur dans les marchés en transition
Juin 14, 2025
Dans les écosystèmes logistiques de nombreux pays africains, l’organisation du transport repose en grande partie sur des flottes dispersées, composées d’indépendants, de micro-entrepreneurs ou de propriétaires de quelques véhicules opérant sans infrastructure digitale ni cadre de gestion unifié. Ce modèle, historiquement adapté aux réalités locales, montre aujourd’hui ses limites face à la nécessité croissante de fiabilité, de visibilité et de coordination.
L’absence de structuration opérationnelle se traduit par une faible consolidation de l’information. Il est difficile de connaître en temps réel la capacité disponible, de planifier les affectations de manière dynamique ou de disposer de données exploitables sur les missions passées. Cela engendre une fragmentation des flux d’information, une surdépendance aux échanges informels et une gestion des opérations marquée par l’improvisation plutôt que par la standardisation.
Dans ce contexte, digitaliser une flotte fragmentée ne consiste pas à imposer une transformation brutale. Il s’agit d’introduire des outils progressifs, accessibles et interopérables, permettant d’unifier les processus critiques tels que l’enregistrement des véhicules, la remontée des statuts ou encore le suivi des livraisons. Cette transition implique aussi une meilleure gouvernance des flux de données logistiques, condition indispensable pour garantir une montée en fiabilité et en réactivité.
Les plateformes numériques ont ici un rôle de catalyseur. Elles permettent d’agréger des ressources hétérogènes sous une logique opérationnelle partagée, en renforçant la transparence entre les différents acteurs. Il ne s’agit pas de centraliser la décision mais de distribuer l’information, en créant un environnement où chaque mission est traçable, chaque ressource identifiée, et chaque interaction contextualisée dans un système de référence commun.
Dans les marchés en transition, la structuration d’une flotte ne repose pas uniquement sur l’équipement ou la taille, mais sur la capacité à s’intégrer dans des chaînes logistiques connectées, pilotées par la donnée. Là où l’informalité était la norme, la connectivité devient un avantage concurrentiel. Valoriser ces flottes par des systèmes digitaux robustes, c’est ouvrir la voie à une logistique plus résiliente, mieux synchronisée, et capable de répondre aux exigences croissantes des expéditeurs comme des autorités de régulation.